Édition 2025

Festival Aflam 12e édition | 19 au 27 avril 2025 | Marseille et Région Sud

Images d’un monde bouleversé

Ancré dans des réalités humaines spécifiques à chacun des territoires explorés par les cinéastes des pays arabes ou de la diaspora, le cinéma est une fenêtre sur le monde, au cadre artistique et politique. Par le prisme de l’intime, du portrait et du récit, les films qui nous arrivent interrogent l’histoire et l’actualité des conflits incessants qui remettent en question des équilibres politiques et bouleversent avec violence la vie des citoyens. Alors que la guerre meurtrière et sans merci menée contre les Palestinien·nes se poursuit sous nos yeux, la Syrie enfin débarrassée de la dictature criminelle du clan Assad au pouvoir depuis 54 ans ouvre de manière inattendue, et encore fragile, la lucarne d’un espoir pour les habitants et les exilés de ce pays. Que nous racontent les films des grands mouvements sociaux qui ont récemment traversé tous les peuples de la région aspirant à vivre enfin en démocratie, ou à se défaire du poids de l’héritage colonial ? Comment, à quel moment, des positionnements identitaires surgissent-ils dans ces films – dans le quotidien porté à l’écran, ou dans le rapport des cinéastes à la création ? Enfin, les cinéastes peuvent-iels éclairer notre rapport au monde et nous aider à surmonter les obstacles de chaque parcours de vie ? Tous ces questionnements traversent les œuvres de cinéastes de différentes générations présentés dans cette 12eme édition.

Les premiers jours du festival s’articuleront entre le Vidéodrome 2, le Polygone étoilé et La Baleine autour du programme de la section Vives Archives. Toujours consacrées à l’histoire du cinéma et des échanges Sud-Nord et à des discussions sur le devenir des images de cinéma, les rencontres et les projections de ce cycle présenteront le rôle des écoles de cinéma en Europe de l’Est dans la formation des cinéastes arabes durant la guerre froide. Elles traiteront également de l’héritage colonial à travers des films contemporains, notamment par le biais d’une rétrospective consacrée au cinéaste palestinien Kamal Aljafari. La question de la survivance des archives dans les histoires familiales et leur importance pour l’écriture d’une histoire nationale ou régionale sera aussi au cœur des rencontres. En résonance avec ce cycle, la Plateforme Internationale de Médiation, pilotée par Aflam, proposera deux journées de réflexion et d’expérimentation collective autour de la médiation culturelle décoloniale, avec une balade urbaine, un ciné-débat et une rencontre-laboratoire au Mucem.

A partir du 23 avril, c’est au Mucem que s’ouvre une autre séquence du festival, avec une grande diversité de productions récentes, de courts et longs métrages documentaires et de fiction. En ouverture, place au cinéma de genre avec un étrange thriller social, Seeking Haven for Mr. Rambo, premier long métrage du réalisateur égyptien Khaled Mansour. Pour citer quelques autres films, Les Miennes de Samira El Mouzghibati, Derrière le soleil de Dhia Jerbi ou encore The Roller, the Life, the Fight d’Elettra Bisogno et Hazem Alqaddi abordent de manière très personnelle le thème de l’émigration, de l’attachement aux origines à l’évolution des identités, quand 2G de Karim Sayad, La Guêpe et l’orchidée de Saber Zammouri, ou Le Printemps vient en riant de Noha Adel nous plongent directement dans des questions de société propres à chacun des pays concernés. Vous pourrez également découvrir le talent de l’incontournable actrice tunisienne Fatma Ben Saidane, notre invitée d’honneur, qui présentera trois longs-métrages et une masterclass. Les réalisateur·rices seront comme chaque année présent·es pour vous rencontrer ; nous vous espérons nombreux·ses pour dialoguer avec elle·eux autour de ces œuvres qui nous ont marqué par leurs écritures et les problématiques qu’ils abordent. Nous attendons vos retours avec impatience !

L’équipe d’Aflam