Les premières images de cinéma en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont été tournées par les colons. Ces images animées sont les plus anciennes que conservent les archives. Réalisées dans un contexte de domination, elles sont aujourd’hui réactualisées par des cinéastes contemporains qui les remettent en scène pour les questionner, jusqu’à les tordre et les déchirer. Exemple à partir de deux courts-métrages expérimentaux.
Projection suivie d’une discussion en présence de Philip Rizk, Rami El Sabbagh et Mohanad Yaqubi.
Terrible Sounds de Philip Rizk
Essai, Egypte, 2022, 6 mn
Le film est une réévaluation des images qui ont entouré l’ouverture du tombeau de Toutankhamon, d’abord en 1922 par l’explorateur britannique Howard Carter puis en 1924, lorsqu’une élite égyptienne en mal de pouvoir a rouvert le tombeau pour réactiver une idéologie nationaliste s’opposant à d’autres mouvements de libération nationale.
Topology of an absence de Rami El Sabbagh et Sharif Sehnaoui
Essai, Liban, 2021, 28 mn
Si des images en mouvement du Beyrouth des années 1920 existent encore aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’elles ont été tournées par les opérateurs Pathé et Gaumont. À cette époque, le Liban était sous mandat français, et ces images étaient des outils pour façonner l’imaginaire colonial. Elles sont aujourd’hui archivées loin des yeux des gens et des lieux qu’elles représentent. En revisitant ces images, ce film insiste sur cette absence et se réapproprie l’héritage du médium filmique.
Archives et création contemporaine
Dimanche 26 mars – 15h30 I Cinéma le Polygone étoilé
Prix libre