Il y a un an, nous avions dû renoncer au festival à la veille de l’impression du catalogue. Nous devons beaucoup à Delphine Leccas pour la programmation de cette nouvelle édition, remodelée par une direction artistique collégiale.
Pour cette 8e édition, organisée en collaboration avec le Mucem, nous avions jusqu’à récemment espéré vous retrouver en salle et fêter la réouverture des cinémas. Nous nous sommes résolus à d’autres solutions : une édition en ligne avec une vingtaine de films à découvrir pendant dix jours. À cela s’ajoute une série de rendez-vous avec des projections en groupes réduits dans les établissements scolaires et centres sociaux ainsi qu’au Studio Image et Mouvement, en partenariat avec Lieux Fictifs.
Le sel du festival, c’est la rencontre avec les cinéastes. Grands absents cette année, ils sont toutefois présents grâce aux trois créations sonores réalisées par le collectif marseillais Copie Carbone. Imprégnés des films, de la parole et réflexion des cinéastes, ces documentaristes proposent une nouvelle exploration, les yeux fermés, de nos trois thématiques.
« Traces de la révolution et récits de lutte » dresse un bilan en images des révoltes dans les pays arabes, dix ans après les premiers soulèvements. Dans les films, l’exil d’une jeunesse syrienne, désabusée par des conflits inaboutis, répond au désarroi d’une jeunesse réprimée en Égypte et en Tunisie. En dépit du tableau noir de ces rébellions écrasées, le vent de liberté qui a soufflé en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en 2011 a toutefois fait germer d’autres graines de révolte, qui ont éclos en 2019 – comme le raconte un film qui témoigne de cette envie de vivre et de changer l’état des choses au Soudan.
Questionner un passé abîmé par les violences coloniales revient à toucher des sujets politiques sensibles. Autre thématique phare, « Que reste-t-il des colonies ? Regards et enquêtes de cinéastes » laisse une place aux regards que portent les jeunes générations de cinéastes sur l’histoire de leurs parents et de leur lignée, pour mieux comprendre leur parcours individuel. Armés de leur caméra, les réalisateurs et réalisatrices, par l’enquête, le journal intime ou la correspondance, contribuent à libérer des mémoires tout en renouvelant les formes de récits.
En Palestine, « L’histoire n’est pas finie » ! Résilient et résistant, ce pays est mis à l’honneur avec une sélection de films aux propositions formelles très diverses donnant l’état des lieux de la réalité des Palestiniens aujourd’hui, qu’ils soient nés sous occupation ou en exil.
Enfin, deux longs métrages de fiction réalisés en Arabie Saoudite prolongent la « Découverte » d’un cinéma en train de naître dans ce pays et interrogent, chacun à leur manière, l’inscription de traditions millénaires dans une société en pleine mutation.
Dans cette période incertaine où il importe d’avancer par étapes, ce programme n’est qu’une première escale. Le Festival Aflam est pensé au long cours avec également deux programmes conçus par Delphine Leccas. Au Mucem cet automne, nous vous proposerons une rétrospective de films de Med Hondo, réalisateur franco-mauritanien qui s’est éteint en 2019. Et, dès la réouverture des cinémas, des salles partenaires à Marseille et en région accueilleront un cycle dédié aux cinémas arméniens.
Souad El Tayeb Présidente d’Aflam
Charlotte Deweerdt, Solange Poulet et Mathilde Rouxel Direction artistique du festival
Voir toute la programmation : www.aflam.fr/tous-les-films/
Voir la programmation « Traces de la révolution et récits de lutte »
Voir la programmation « Que reste-t-il des colonies ? Regards et enquêtes de cinéastes »
Voir la programmation En Palestine, « L’histoire n’est pas finie »
Voir la programmation « Découverte »
Voir la bande annonce : vimeo.com/523675989
Voir les vidéos de présentation des cinéastes : www.aflam.fr/paroles-de-cineastes/
Ecouter les podcasts thématiques « Les Ondes d’Aflam »
Lire la revue de presse : www.aflam.fr/revue-de-presse/